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Photo du rédacteurClément Barré

Trésor caché de la liturgie

Nous savons bien que l’Avent, temps de veille dans l’attente de la venue du Seigneur, est un moment fort de notre année liturgique. Nous connaissons pour la plupart les spécificités liturgiques de ce temps : la couleur violette, l’absence du gloria, les lectures du livre d’Isaïe et la présence de la figure de Jean Baptiste… Mais parfois il nous échappe que le temps de l’avent est séparé en deux parties distinctes.


Du premier dimanche de l’avent jusqu’au 16 décembre, la liturgie insiste sur l’importance de veiller et de se convertir. Elle nous parle de l’importance de se préparer à accueillir le Seigneur qui vient, mais finalement Noël est encore loin, et la liturgie reste vague quant à cette avènement que nous attendons.


A partir du 17 décembre, nous entrons dans une grande neuvaine liturgique de préparation à la fête de Noël. L’attente se fait plus précise, et la liturgie commence à faire des références explicites à la naissance de Jésus. Ce changement est particulièrement visible dans les évangiles que nous proclamons. La figure de Jean Baptiste s’estompe pour laisser la place à d’autre personnages : Gabriel, Joseph, Marie, Elizabeth, Zacharie… avec eux nous nous préparons à accueillir cette enfant qui vient et à qui l’Ange donne le nom de Jésus : Le Seigneur sauve.


Un des trésor de ce moment particulier de notre année liturgique est ce que l’on appelle souvent les antiennes « Ô », qui précèdent pendant tout ce temps la proclamation de l’évangile à la messe ainsi que le chant du Benedictus aux Laudes et du Magnificat à vêpres. Ce sont 7 prières adressées au Christ qui commencent par l’interjection « Ô » et lui appliquent des titres venus de l’Ancien Testament :


17 décembre : Ô Sagesse, de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité : Viens, Seigneur, nous enseigner le chemin de la prudence.


18 décembre : Ô Adonaï, chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne : Viens, Seigneur, nous délivrer par la vigueur de ton bras.


19 décembre : Ô Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.


20 décembre : Ô Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.


21 décembre : Ô Orient, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort.


22 décembre : Ô Roi de l’univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur : Force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver.


23 décembre : Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Viens nous sauver, Seigneur, notre Dieu


Et une version en français : https://www.youtube.com/watch?v=aWPolXwRKrg


Ces prière qui sont des merveilles de l’art liturgique rythment notre marche vers Nöel et dissimule un secret caché. Pour le voir apparaître il faut remonter le cours des antiennes en partant de la dernière « Emmanuel » et remontant à la première « sagesse, en gardant la première lettre de chaque titre : E.R.O.C.R.A.S, Ero cras qui signifie en latin : « Je serai là demain ».

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