Avec le mois de Juin, s’ouvre dans l’église de France ce qu’on appelle parfois la « saisons des ordinations » qui vient avec son lot d’appels pressants à la prière pour les vocations. « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (lc 10, 2). Mais il s’agit de bien comprendre ce pour quoi nous prions.
La vocation ce n’est pas quelque chose que l’on à ou que l’on n’a pas, comme on dit parfois d’un prêtre : « il a eu la vocation ». Ce n’est pas quelque chose qui « s’attrape » comme on attraperait une maladie. Comme le rappel le pape François, la vocation c’est d’abord l’appel à participer à la mission du Christ qui est adressé à tous : « toute personne humaine, reçoit par le don de la vie un appel fondamental : chacun de nous est une créature voulue et aimée par Dieu, pour laquelle il a eu une pensée unique et spéciale. Cette étincelle divine, qui habite le cœur de chaque homme et de chaque femme, nous sommes appelés à la développer au cours de notre vie, en contribuant à la croissance d'une humanité animée par l'amour[1] »
Dans ce grand cri d’amour qui est adressé à toute l’humanité, s’insère une multitude d’appels particulier qui sont autant de réalisation concrète dans la vie de chaque homme, de chaque femme de cette parole d’amour que Dieu leur adresse : « dans cette fille de Nazareth, il a vu la Mère de Dieu ; dans le pêcheur Simon, fils de Jonas, il a vu Pierre, la pierre sur laquelle il a construit son Église ; dans le publicain Lévi, il a vu l'apôtre et évangéliste Matthieu ; dans Saul, le dur persécuteur des chrétiens, il a vu Paul, l'apôtre des Gentils.[2] »
Parmi les diverses vocations auxquelles chacun est appelé, Dieu demande à certains hommes d’être, au milieu du monde, le signe de la présence du Christ grand prêtre, bon pasteur, époux et tête de son corps qui est l’église. Ce sont d’abord les évêques, et, unis à eux, les prêtres à qui les évêques donnent de partager leur charge. Parmi l’ensemble des baptisés qui forment le corps du Christ, évêques et prêtres sont appelés à manifester que ce corps vit quand il est uni à sa tête, son chef, qui est le Christ lui-même.
Les prêtres ne sont donc pas des fonctionnaire du culte, des administrateurs paroissiaux, ou des managers de la nouvelle évangélisation. Ils sont des signes et des instruments. Ils manifestent et réalise, imparfaitement et sans aucun mérite de leur part, que c’est le Christ qui conduit son église, qui l’enseigne et qui la sanctifie.
Prions donc pour que ceux qui recevront l’appel du Seigneur à vivre ce ministère puissent l’entendre. Prions pour que nos communautés deviennent des pépinières où la place et l’appel de chacun est entendu, aimé, respecté. Prions pour que tous les hommes et les femmes puissent entendre l’appel particulier que Dieu leur adresse et prions aussi pour que tous ensemble nous puissions vivre notre appel commun à être des saints.
Abbé Clément Barré
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