Référence des textes : Gn 9, 8-15 ; Ps 24 ; 1P 3, 18-22 ; Mc 1, 12-15
Frères et sœurs,
Sur les tentations au désert, Marc assure le service minimum… Et cela nous déstabilise un peu. Nous sommes tellement habitués à entendre en début de carême le récit des trois tentations, que nous oublions qu’un an sur trois il nous faut nous contenter de ce court récit. Pas de pains qui peuvent devenir des pierres ou de saut de l’ange depuis le sommet du temple, simplement une sobre mention « il y resta quarante jours tenté par Satan ».
Toutefois, si Marc se démarque de Matthieu et Luc par ce qu’il ne raconte pas, il y a aussi quelque chose qu’il est le seul à dire : « tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » La tentation par Satan, c’est habituel. C’est même le cœur de ce passage de l’Evangile. Le service par les anges est aussi mentionné par Matthieu mais Marc est le seul à parler des bêtes sauvages.
Le cadre dans lequel Marc place l’épisode de la tentation du Christ évoque un autre épisode de tentation, celle d’Adam. Car, au jardin d’Eden, Adam se trouve dans la même situation : au milieu des bêtes sauvages, servi par les anges et tenté par Satan. La seule différence c’est le lieu, l’homme a été banni du jardin a cause de son péché c’est donc dans le désert (l’inverse du jardin) que ce nouveau combat doit se mener.
C’est souvent quelque chose qui nous échappe dans l’épisode des tentations de Jésus. Jésus ne va pas au désert pour tester sa force. Ce n’est pas non plus un temps de préparation spirituelle à son ministère public. C’est le cœur de sa mission : combattre et vaincre celui qui nous a vaincus. Jésus va au désert pour triompher là ou Adam a échoué. Le combat qu’il emporte contre Satan est celui qu’Adam, et chacun de nous par la suite, a perdu.
Il est essentiel de bien comprendre cela pour vivre notre carême : le carême nous prépare à la fête de pâques c’est-à-dire au combat ultime que mène Jésus dans sa passion et à sa victoire définitive sur la croix. Il ne s’agit pas de chercher à être plus fort pour vaincre la tentation, il s’agit plutôt d’accueillir la bonne nouvelle : Les temps sont accomplis car le Christ a remporté la victoire. L’ascèse à laquelle nous nous soumettons n’a pas pour but de nous faire devenir plus fort mais de nous unir plus étroitement au Christ triomphant dans le mystère de pâques.
Cette victoire n’est pas la nôtre mais nous pouvons y être associés, c’est la grâce du sacrement de baptême dont Pierre nous parle. Cette grâce dont s’approchent les catéchumènes parmi nous : être plongé dans la mort et la résurrection du Christ pour qu’il triomphe de notre désobéissance par son obéissance. C’est uniquement par cette grâce que nous pourrons nous aussi être vainqueur.
C’est pour cette raison qu’il est essentiel de vivre le sacrement de la réconciliation au cœur du carême. Le sacrement de la miséricorde de Dieu est le moyen par lequel nous laissons à nouveau le Christ remporter la victoire dans nos âmes en nous. Chaque confession terrasse Satan dans nos âmes ! Chaque confession manifeste le Royaume de Dieu au milieu de nous.
Dieu notre Père, renouvelle en nous la victoire de ton Fils. Qu’il terrasse en nous toute force mauvaise et toutes tentations.
Amen!
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